HISTOIRE ET PATRIMOINE

Histoire de Ploërmel

Ville trouvant son origine aux débuts du Moyen-Âge, Ploërmel possède une histoire riche.

Informations annexes au site

De la Préhistoire à la Révolution

La Préhistoire

Le territoire de la commune de Ploërmel était occupé dès le Néolithique (entre 5000 et 3000 av J.-C) comme en témoignent ces monuments : allée couverte de la Ville-Bouquet, menhir du Piprais ou encore menhir de la Maison-Neuve. La région est alors marquée par d’intenses activités agricoles et le début de la sédentarisation des peuples. Pour l’âge de Bronze (3000 à 1000 av J.-C.) on trouve autour de Ploërmel des traces d’activité métallurgique : bijoux, outils, armes. Quelques signes d’occupation gallo-romaine ont également été retrouvés lors de fouilles préventives.

Le Moyen-Âge

Entre le IIIème et le VIème siècle de notre ère, des colons de Grande-Bretagne fuyant la pression saxonne et picte, arrivent en Armorique. Certains s’installent dans la région, où ils sont évangélisés par Saint Armel, qui donne son nom à la ville (« Plou-Armel » : la paroisse d’Armel). Elle se développe alors en une modeste châtellenie qui comporte une dizaine de paroisses et est rattachée au duché de Porhoët.

Dans les années 1160, la ville est dotée de ses premières fortifications par Eudon Ier de Porhoët, mais est prise par ses puissants adversaires, le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt et son fils Geoffroy, qui se fait couronner duc de Bretagne. La ville devient ensuite une des résidences préférées des ducs. Dès lors, l’histoire de la ville et du duché se trouvent étroitement mêlées, puisque c’est à Ploërmel que se tiendront seize fois le Parlement puis les Etats de Bretagne, entre le XIIIème et le XVIIème siècle.

Pendant la guerre de succession de Bretagne, la ville se range du côté des Montfort, alliés aux Anglais, qui disputent le trône à la famille de Penthièvre. Durant les années de guerre se déroulera

un des faits les plus emblématiques de la chevalerie de cette époque. Le 26 mars 1351, entre Josselin et Ploërmel, trente-un partisans des Montfort affrontent trente-et-un partisans des Penthièvre. Au terme d’une journée de combat faisant quinze morts, la victoire va aux Penthièvre (alliés du roi de France).

L'époque moderne

Avec le rattachement de la Bretagne à la France, Ploërmel devient une ville royale et abrite la sénéchaussée ainsi que plusieurs synodes des calvinistes (disciples de Jean Calvin, lui-même disciple de Luther), malgré les tensions religieuses croissantes. L’influence de la ville diminue au XVIIème et XVIIIème siècle, au fur et à mesure que sa population, elle aussi, tend à diminuer.

 

Comme beaucoup de paroisses rurales, celle de Ploërmel est d’abord favorable aux principes de la Révolution, avant de se révolter contre la conscription, la constitution civile du clergé et la vente des biens nationaux. Quelques bandes de chouannerie se forment, s’engageant surtout dans des embuscades et de brèves escarmouches. En 1795, une bande menée par Boulainvilliers, l’auto-proclamé chef des chouans du Morbihan, coupe l’arbre de la liberté planté à Ploërmel, et jamais une guillotine ne fut amenée sur la place de la ville. 

 

De la Révolution à nos jours

L'époque contemporaine

Après la révolution, Ploërmel devient chef-lieu de canton, puis, sous le Consulat en 1800, une sous-préfecture du Morbihan, mais peine à se développer : elle est la plus pauvre et la moins peuplée du Département. En 1819, l’abbé de La Mennais fonde la Congrégation des Frères de l’instruction chrétienne de Ploërmel, qui compteront près de 300 écoles à leur apogée, en France et dans le monde entier.

Ploërmel est le dernier chef-lieu d'arrondissement du Morbihan à recevoir une liaison ferroviaire, avec l'arrivée du premier train à la gare de la ville en 1881. La ligne reliait la gare ploërmelaise à celle de Questembert, pour un trajet d'environ une heure. En 1884, est mis en service un prolongement de la ligne jusqu'à La Brohinière (Montauban-de-Bretagne), passant notamment par Loyat et Mauron, permettant d'y trouver un important nœud ferroviaire (la ligne Brest-Rennes-Paris par exemple). Grand outil de désenclavement et de développement, les trains permettaient alors le transport de voyageurs et de marchandises.

Peu de temps après cette arrivée du train, en 1887, est lancée la construction d'un ambitieux nouvel hôtel de ville sur la place Saint-Nicolas (aujourd'hui "place de la Mairie"), qui est l’hôtel de ville actuel.

Le XXème siècle

 

Le début du XXème siècle se révèle mouvementé pour les Ploërmelais, l'Etat ayant fait passer en février 1904 une loi interdisant d’enseigner à toutes les congrégations religieuses. Ordre est donc donné à l'armée de déloger les Frères de l'Instruction Chrétienne. Dès le soir du 11 février 1904, plus de 1200 hommes débarquent à Ploërmel pour mener à bien cette mission. Les Frères étant durablement implanté dans le paysage de la ville, et assurant l'éducation de plus 400 jeunes, leur expulsion manu militari se déroule non sans opposition de la population.

C'est donc dans un climat tendu, que la liste "Républicaine et Libérale" du docteur Louis Guillois remporte les élections municipales de 1904. Louis Guillois conservera ensuite le poste de maire jusqu'à son décès en 1952. Il sera également conseiller régional, sénateur et député.

La Première Guerre mondiale n’épargnera pas les Ploërmelais. En effet la ville perd 255 hommes dans les combats. L'hôpital de Ploërmel est réquisitionné et réservé aux militaires sur toute la durée de la guerre, et ne reçoit à nouveau des civils qu'en 1919.

 

Après cela, la vie reprend normalement et la ville continue de se développer. En 1926, une nouvelle loi de réorganisation territoriale supprime la sous-préfecture de Ploërmel, partageant alors l'arrondissement entre ceux de Vannes et Pontivy, ce qui donne un léger coup de frein à la croissance territoriale.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville connaît l'occupation allemande dès juin 1940, avec notamment l'établissement d'une caserne à La Mennais. Plusieurs Ploërmelais ont participé activement à la Résistance. On compte parmi leurs faits d’armes la participation au maquis de Saint-Marcel ou le transfert aux Alliés des plans des défenses allemandes. Quelques-uns d’entre eux seront arrêtés par l’occupant, puis déportés ou fusillés ; certains donnèrent ensuite leur nom à des rues de la ville.

Le 12 juin 1944, suite au débarquement des Alliés en Normandie, Ploërmel est bombardée par l'aviation américaine. Alors que la gare était visée, pour empêcher l'envoi de renforts vers la Normandie, celle-ci reste intacte mais près de 500 habitations sont touchées, faisant 31 morts et 125 blessés. Cela n'empêcha pas la population de fêter la libération de la ville le 6 août 1944 au passage des troupes alliées, le lendemain du départ des allemands.

 

Ploërmel voit un renouveau dès les années 1950 avec de nombreux travaux d'urbanisation. Puis la commune connaît un développement économique et démographique dans les années 1970 et 1980, qui s'est prolongé et accentué progressivement sur la fin de de XXème siècle, grâce à l'aménagement de la voie express Rennes-Lorient (RN24) notamment, jusqu'à aujourd'hui. 

Commune nouvelle

Au 1er janvier 2019, la fusion des communes de Ploërmel et Monterrein a donné naissance à la commune nouvelle de Ploërmel.